Monsieur le Président,
Le CETIM souhaite dénoncer vivement la dure et injuste réalité imposée au peuple palestinien par l’Etat d’Israël. Les pressions économiques, militaires et morales infligées par la politique israélienne ainsi que les persécutions administratives arbitraires, l’enclavement continuel et le refus persistant d’appliquer les différentes résolutions de l’ONU ont tué l’espoir de la majorité des Palestiniens qui avaient cru dans le processus de paix engagé.
Le CETIM est profondément préoccupé par l’aggravation de la situation en Palestine et nous dénonçons la manipulation idéologique qui consiste à mettre sur pied d’égalité les statuts des opprimés et des oppresseurs, à condamner sans distinction l’expression du désespoir et de la colère des Palestiniens et l’usage de la force de la part de l’Etat d’Israël dont les visées dominatrices sont évidentes.
Ces condamnations exprimées “à chaud ” sans prendre en compte une analyse plus minutieuse de la situation sont malheureusement reprises par certains représentants politiques, notamment des pays occidentaux, les médias et différentes instances internationales et contribuent, de façon consciente ou non, au mépris dont est l’objet le peuple palestinien.
Ainsi, les enfants de l’INTIFADHA victimes au quotidien de la dégradation de leurs conditions de vie et spectateurs jour après jour des destructions de maisons, de l’expropriation brutale des terres, des enlèvements et des assassinats, sont traités de dangereux terroristes manipulés par l’autorité palestinienne. Par contre les snipers israéliens à qui l’on a précisé qu’au-dessus de douze ans, il est autorisé de viser la tête sont considérés comme étant d’innocents défenseurs de la ” sécurité nationale “.
Dès lors, nous posons au gouvernement israélien la question suivante : jusqu’à quel âge un enfant est-il considéré comme tel ? Dans ce contexte, il n’est pas superflu de mentionner qu’Israël a signé la Convention relative aux droits de l’enfant. Alors qu’en est -il des engagements pris ?
Force est de constater que ce double système de valeurs se trouve à la base de la politique israélienne vis à vis des Palestiniens. Un système qui tend à perpétuer le statut de victime que revendique continuellement l’Etat israélien pourtant doté de la puissance nucléaire et soutenu par les états occidentaux – Etats-Unis en particulier. Sous couvert de sa ” fragilité “, l’Etat d’Israël ne rate aucune occasion pour démontrer sa suprématie et sa détermination à violer le droit international et les normes internationales telle que les Conventions de Genève.
Dans ce contexte, le CETIM désire également attirer votre attention sur la gravité de la situation dans les colonies. Car, considérant la grande quantité d’armes qui y circule et le fanatisme dont font preuve les colons, la politique que mène le gouvernement israélien par rapport à ces “civils ” armés, il est malheureusement possible de prévoir une détérioration de la situation conduisant à de véritables massacres.
Le CETIM condamne aussi la politique de deux poids deux mesures en matière de droit démocratique et plus précisément le droit à l’expression. Israël ne recule en effet devant aucune occasion pour exprimer l’idéologie qui anime son gouvernement, même lorsqu’il s’agit de véritables provocations telle que la visite de M. Sharon sur l’esplanade des mosquées. Par contre, les voix qui s’élèvent contre l’orthodoxie qui marque aujourd’hui plus que jamais la politique israélienne n’ont eu droit qu’aux qualificatifs les plus odieux. Racisme, antisémitisme, fanatisme, extrémisme sont autant de mots faciles à jeter à la face de l’autre au détriment de la paix qui un jour ou l’autre devra bien s’établir.
Tout en affirmant le droit à l’autodétermination du peuple palestinien et le droit au retour des réfugiés palestiniens sur leur territoire, le CETIM demande à la Commission des droits de l’homme de recommander au Conseil de sécurité d’envoyer des forces d’interposition afin de protéger les Palestiniens contre les exactions de l’armée israélienne. En outre, nous demandons que l’ONU fasse en sorte que le gouvernement israélien se conforme aux résolutions relatives à la décolonisation des territoires occupés de Palestine.