Monsieur le Président,
L’an dernier la CDH a renouvelé le mandat du groupe de travail sur le droit au développement en application de la résolution 2004/7 pour la mise en œuvre du droit au développement.
Lors de sa réunion en février dernier, le groupe de travail s’est penché essentiellement sur les travaux de l’équipe spéciale de haut niveau (High Level Task Force), créé récemment pour aider le groupe de travail dans sa tâche.
L’équipe spéciale de haut niveau s’est concentrée sur les questions relatives à la réalisation des Objectifs du millénaire et à l’élaboration des méthodes d’évaluation de l’impact social des politiques commerciales.
Or, il ne faut pas confondre les Objectifs du millénaire avec le droit au développement qui est un « droit » humain, inaliénable, indivisible et non négociable. A ce titre, il exige, comme tout droit humain, des mesures immédiates en vue de sa réalisation.
Quant à l’élaboration des méthodes d’évaluation de l’impact social des politiques commerciales, nous avons suffisamment d’études sérieuses, émanant des instances onusiennes ou d’autres sources, qui décrivent la situation catastrophique dans le monde due en particulier aux politiques commerciales et financières internationales actuellement en vigueur.
De plus, la composition de l’équipe spéciale de haut niveau pose un sérieux problème, étant donné qu’elle comprend les représentants des institutions financières et commerciales internationales qui non seulement ignorent les droits humains mais sont responsables en grande partie, directement ou indirectement, des violations de ces droits.
A ce propos, le groupe de travail recommande à juste titre la nécessité pour ces institutions de tenir compte du droit au développement dans leurs activités. En effet, il est grand temps que ces institutions, qui privilégient les intérêts privés et échappent au contrôle démocratique, se transforment et élaborent des politiques économiques conformes aux droits humains.
Monsieur le Président,
Le groupe de travail a déjà identifié il y a trois ans les obstacles, au niveau national et international, devant la réalisation du droit au développement1. Il est grand temps que le groupe de travail passe de la réflexion théorique à la pratique, en formulant des propositions concrètes pour la réalisation effective du droit au développement.
Je vous remercie.