Dans les pages qui suivent, vous trouvez les déclarations en français du CETIM à l’ONU sur le thème des droits des paysan·nes
La crise actuelle des matières premières agricoles n’a pas une seule cause : la dérégulation des marchés agricoles, le dumping des produits agricoles, le développement commercial des agrocarburants, la réduction des terres agricoles ou leur accaparement par les transnationales, … ont conduit à cette crise, que les changements climatiques en cours ne sauraient arranger. Face à cela, nous avons besoin d’un changement fondamental dans l’approche de la production alimentaire et des marchés agricoles. Il est temps de construire des économies alimentaires nationales : en accordant la priorité à la production alimentaire nationale, en encourageant l’agriculture paysanne, en garantissant un accès à la terre pour tous, en assurant des prix équitables pour les produits agricoles, … Ces mesures doivent s’accompagner de politiques nationales et internationales fortes visant à contrôler et stabiliser les prix des produits agricoles.
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Vingt ans après la chute du mur du Berlin, le système économique libéral a montré ses limites. Les politiques des institutions financières internationales imposées aux pays en voie de développement ont conduit au démantèlement des structures sociales et économiques de base. La soumission de la production et de la commercialisation des biens alimentaires aux règles du marché a détourné la production vers les marchés solvables, excluant un nombre toujours plus important de « consommateurs ». D’autre part, elle a imposé une concentration de l’offre, ouvrant la porte à la spéculation. Et, plus globalement, on constate que les règles établies dans le cadre de la mondialisation des échanges conduisent à la concentration des moyens financiers et des centres de décision en matière de développement économique et industriel au détriment, souvent, de la réalisation du droit au développement. Finalement, il apparaît que la crise alimentaire actuelle n’est pas une fatalité. Les ONG signataires en appellent à une autre approche des modèles de développement, axée sur les droits humains et non plus sur la croissance économique. Chaque État devrait prendre des mesures pour respecter l’exercice du droit à l’alimentation sur son territoire et dans les autres pays.
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Si les causes de la dite crise alimentaire sont enfin reconnues par la communauté internationale, les réponses apportées ne sont pas encore satisfaisantes. En effet, il ne s’agit pas de proposer simplement des actions humanitaires immédiates, mais d’inciter les États à prendre des mesures structurelles radicales pour réformer les politiques économiques, financières et commerciales qui ont conduit à ce désastre. En outre, la composition de la « Task Force » établie par le Secrétariat général, ne peut convenir puisqu’elle comprend certains acteurs responsables de la crise actuelle (tels que le FMI, la Banque mondiale et l’OMC), alors qu’elle exclut les représentants des organisations paysannes, principales victimes de cette situation. Les ONG signataires joignent leurs voix pour demander au Conseil des droits de l’homme d’adopter des normes contraignantes pour réglementer l’activité des institutions financières et commerciales internationales. Il devrait également mettre en oeuvre un instrument juridique protégeant les droits des paysans/paysannes.
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Si les ONG signataires se réjouissent de l’attention spéciale apportée par la communauté internationale sur les causes profondes de la crise alimentaire actuelle, qui ne saurait se résumer à une simple augmentation des prix, nous voudrions insister sur les racines de cette crise: les choix budgétaires orientés vers les dépenses militaires plutôt que vers les besoins des populations; la vision de court terme des interventions d’urgence, les politiques du FMI et de la BM qui ont conduit à la spirale de la dette; les accords commerciaux privilégiant l’importation des produits subventionnés de l’hémisphère nord; enfin, la concentration des moyens financiers et agraires ayant permis la spéculation. Il est donc urgent aujourd’hui de prendre les mesures nécessaires pour protéger l’accès aux denrées alimentaires de base, considérées comme un élément intrinsèque du droit à l’alimentation.
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Certes les causes de la faim et de la malnutrition sont multiples, mais la principale cause est connue : l’orientation des politiques agricoles nationales dictées par les institutions financières et commerciales internationales. Ainsi, l’attention des pays doit désormais se concentrer sur le soutien à la paysannerie familiale et traditionnelle, tel que cela figure dans les recommandations du Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation. De même, nous soutenons ses recommandations concernant la mise en place de mécanismes judiciaires pour les victimes de violations du droit à l’alimentation. D’autres mesures pourraient être envisagées, comme l’interdiction ou la maîtrise de la spéculation boursière sur les produits alimentaires, l’instauration d’un moratoire sur les cultures d’OGM et les agrocarburants, l’adoption de normes contraignantes pour encadrer les activités des STN, et l’élaboration d’un instrument juridique sur la protection des droits des paysans. Enfin, il est très important que le CoDH agisse en faveur de la souveraineté alimentaire des pays.
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