Le CETIM a participé avec ses partenaires à l’élaboration d’une enquête importante pour l′avenir du processus en vue de l’élaboration d’un Traité contraignant sur les sociétés transnationales. Ce document se base sur une perspective spécifique : celle du Vieux continent.
« Impunité Made in Europe – Les liaisons dangereuses de l’UE et des lobbies contre un traité contraignant sur les multinationales » est un rapport qui parcourt dans un premier temps le récit historique expliquant l’infiltration des multinationales dans le système onusien. Dans un deuxième temps, il démontre que les arguments portés par l’Union européenne et les lobbies du secteur privé contre des normes visant à réguler les activités des multinationales sont les mêmes, défendant obstinément les normes volontaires qui ont pourtant montré leur inefficacité, dans le but ultime de saboter toute tentative allant dans le sens de règles contraignantes. Le rapport contient également une série d’études de cas contredisant par des exemples concrets les discours selon lesquels les entreprises européennes seraient plus « vertes » et « responsables ».
Dans ce document, Raffaele Morgantini du CETIM explique que « le lobbying du secteur privé a toujours joué un rôle central contre les tentatives d’élaboration de normes juridiques contraignantes sur les multinationales, vues comme des dangers pour leurs intérêts commerciaux et pour la maximisation des profits. Ainsi, ce phénomène fait désormais partie intégrante du système des Nations Unies. La stratégie employée par les multinationales et leurs lobbies peut être séparée en deux volets principaux : la délégitimation du processus pour le Traité, et le recours à des moyens de pression, chantage et/ou des menaces vis-à-vis des États. Nous devons nous opposer à cette tendance destructive et reprendre en mains le système des Nations Unies : il y va de l’avenir de la démocratie et de la justice sociale. »