En tant qu’organisation jouant un rôle d’interface entre les organisations partenaires et les mécanismes internationaux, le CETIM a continué à saisir les instances de protection des droits humains de l’ONU concernant différentes situations et violations spécifiques. En voici quelques extraits.
Répression, racisme et violations des droits des communautés indigènes à Bogotá
Le CETIM et Z-Dok.org, en collaboration avec les représentant·es des communautés indigènes de Colombie, ont déposé une plainte auprès de différents mécanismes de protection des droits humains des Nations Unies. Cette procédure vise à dénoncer la répression, le racisme et les violations des droits des communautés indigènes installées dans le parc national de Bogotá depuis septembre 2021. La plupart sont des personnes déplacées dans le cadre du conflit armé en Colombie ou en raison de projets d’exploitation des ressources naturelles dans leurs territoires ancestraux. La situation des personnes installées dans le parc national de Bogotá est dénoncée depuis plusieurs mois en Colombie et dans le monde entier. Le CETIM et ses partenaires sont préoccupés qu’à ce jour, le dialogue entre le district et les 15 communautés indigènes installées dans le parc n’ait eu aucun effet positif.
Après six mois de vie sans logement décent, les personnes installées dans le parc dans des conditions déplorables en violation de leurs droits en tant que peuples autochtones, mais aussi de leurs droits économiques, sociaux et culturels (alimentation, santé et logement notamment), sont tout simplement épuisées. Face à cette situation, nos
organisations ont décidé de recourir aux mécanismes de l’ONU pour exiger des garanties de dialogue et de vie digne, le respect des droits humains et la recherche immédiate d’une solution en faveur de ces communautés.
Violations des droits des paysan·nes en Colombie
Le rapport soumis par FENSUAGRO, la Via Campesina, le CETIM, les Amis de la Terre international et FIAN International auprès de mécanismes de protection des droits humains de l’ONU vise à dénoncer les violations et la répression à l’égard de la paysannerie colombienne et plus particulièrement les persécutions ciblant la Federación Nacional Sindical Unitaria Agropecuaria (FENSUAGRO). En effet, en dépit du processus de paix initié en 2016 pour mettre fin au conflit armé colombien, la question de l’accès à la terre et de son usage reste toujours irrésolue, perpétuant le cycle de la violence en Colombie. Depuis 2019, le pays est le théâtre d’une augmentation exponentielle d’assassinats perpétrés par des groupes paramilitaires à l’encontre de représentant·es de mouvements sociaux. Ces exécutions sont notamment liées à des conflits pour la terre, les territoires et les ressources naturelles : on estime qu’environ 80% des homicides touchent les leaders sociaux des zones rurales. De la signature du traité de paix (2016) à mars 2022, environ 1000 leaders paysans ont été assassinés.
Lire le communiqué de presse en entier
Plaidoyer pour un mécanisme de suivi de la Déclaration sur les droits des paysan·nes
Invitée par le CETIM, Morgan Ody de La Via Campesina s’est adressée au Conseil des droits de l’homme pour demander la création d’un nouveau mécanisme de suivi de la Déclaration sur les droits des paysan·nes. En effet, depuis son adoption en 2018, la Déclaration de l’ONU sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP) représente un élan historique pour les communautés, mais aussi pour l’humanité dans son ensemble. Ce nouvel instrument pourrait jouer un rôle clé dans la lutte contre les inégalités et les discriminations qui touchent les zones rurales et qui font des communautés rurales une population extrêmement vulnérable. Depuis l’adoption de cet instrument, des efforts ont été faits pour mettre en œuvre la Déclaration à tous les niveaux. Une nouvelle procédure spéciale pour surveiller la mise en œuvre de cet instrument est essentielle pour soutenir sa mise en œuvre concrète sur le terrain, mais aussi au niveau international.
Lire la déclaration de Morgan Ody de La Via Campesina en anglais
Lire le communiqué de LVC et du CETIM
Violations du droit à l’eau dans le nord et l’est de la République arabe syrienne
La population de la région du nord et de l’est de la République arabe syrienne souffre de violations généralisées et systématiques des droits humains, qui sont principalement le résultat d’une guerre par procuration sous la forme d’une présence armée étrangère et de l’implication de grandes puissances. Dans le cadre de la présente intervention, le CETIM a traité la question du droit à l’eau dans le nord et l’est de la Syrie. Le droit à l’eau des populations syriennes, et en particulier des communautés paysannes qui en sont dépendantes pour l’agriculture, est systématiquement violé dans le cadre de l’occupation militaire du territoire par la Turquie et par les milices pro-turques. Cette situation entraîne des conséquences dévastatrices pour les droits fondamentaux des populations, et tout particulièrement pour les droits économiques, sociaux et culturels.
Lire la déclaration écrite
Lire la déclaration orale en anglais
Lire le rapport en français de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie