Monsieur le Président,
Avec la “mondialisation”, nous assistons à la promotion effrénée du “tout au marché” prônée par les promoteurs des politiques néolibérales. Selon ces derniers, la libéralisation du commerce et de l’échange, non seulement apportera la croissance, mais aussi la prospérité pour tous, la démocratie et le respect des droits humains.
Or, la réalité est tout autre et il est aujourd’hui généralement admis que la croissance ne profite qu’à une petite minorité. Bien que les résultats de ces politiques soient montrés du doigt, aucune initiative significative n’est prise pour changer le cours des choses.
Les institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale) font appliquer aux Etats les politiques néolibérales à travers des Politiques d’ajustement structurel (PAS). Quant à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), elle ne favorise que les plus forts à travers ses règles. A travers leurs politiques, ces institutions ne visent que l’hégémonie des forces du marché au détriment de la démocratie et du développement. Dans ce contexte, il faut souligner que, mis sous pression, les Etats ont tendance à démissionner de leur rôle et responsabilité qui consistent entre autre à veiller à l’équité et à la justice dans la répartition de la richesse. Ils se cantonnent malheureusement dans un rôle de lobbyiste et de répression, au profit des sociétés transnationales. L’espace libéré ainsi par les Etats est “occupé” par divers organismes, nationaux ou internationaux, lesquels ne peuvent pourtant pas se substituer à l’action de l’Etat, qui cherchent à répondre aux besoins immenses des populations dont le nombre de pauvres ne cesse d’augmenter.
Bien entendu, on ne peut réduire le droit au développement à la satisfaction des besoins matériels. Mais, le système dominant ne laisse aucune place au choix des peuples de décider de leurs politiques de développement.
Le droit au développement implique le droit à l’autodétermination et la souveraineté des peuples sur leurs ressources et leur avenir. C’est pourquoi, les Etats, principaux acteurs de la réalisation du droit au développement, ne peuvent céder leurs attributs aux mains “invisibles du marché”.