Du 6 au 9 juin, des représentants des peuples autochtones de Standing Rock étaient à Genève dans le cadre d’une session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Le CETIM a coorganisé leur venue et permis aux porte-paroles du mouvement de s’exprimer devant le Conseil des droits de l’homme.
La résistance des peuples autochtones menée par les femmes et les jeunes à Standing rock est emblématique. Elle mobilise des milliers de personnes sur place et à travers les États-Unis depuis plus d’une année.
Dans le cadre de leur tournée européenne, les représentants des défenseurs de l’eau étaient à Genève. Le 6 juin, 30 militant-e-s sont entré-e-s au siège du Crédit Suisse à Genève pour y mener une action non-violente de désobéissance civile organisée par BreakFree Genève. Ils étaient accompagnés de 4 représentants des protecteurs de l’eau du mouvement de Standing Rock. Trois militants se sont enchaînés aux piliers de la banque et des banderoles ont été déployées. Les protecteurs de l’eau ont pris la parole pour dénoncer les investissements de la banque. Ils ont lu une lettre adressée à Tidjane Thiam, directeur général du Crédit Suisse. La banque a investi 1,4 milliard de dollars dans l’oléoduc et les différentes entreprises impliquées dans le projet. Il s’agissait donc de demander au Crédit Suisse de désinvestir complètement de l’oléoduc ainsi que de tous les projets fossiles et/ou qui ne respectent pas le droit des peuples autochtones au consentement libre, préalable et éclairé concernant les projets sur leurs territoires, projets participant à la disparition des peuples premiers. La police est intervenue pour évacuer les militants en les traînant à l’extérieur de l’établissement. Deux d’entre eux ont dû donner leur identité à la police et recevront une amende.
Le 7 juin, un représentant du peuple premier a fait une déclaration orale devant le Conseil des droits de l’homme. Nataani Means a notamment rappelé que le mouvement de résistance de Standing Rock se bat pour protéger la terre, un bien commun à toute l’humanité.
Plus tard, les porte-parole des défenseurs de l’eau ont également partagé leur expérience lors d’une conférence parallèle à l’ONU. Le soir, un public nombreux a assisté à une cérémonie de l’eau organisée aux Bains des Pâquis, avant que l’un des représentants du peuple premier donne un concert.
Le 8 juin, la délégation a d’abord répondu aux questions des journalistes de l’ONU avant de se rendre à la Place de la Fusterie où elle a demandé des comptes aux Banques suisses et exigé le désinvestissement des fonds nocifs. Le soir, elle arencontré le public romand lors d’une conférence organisée à Uni-Mail.
La résistance des peuples autochtones de Standing Rock est un exemple pour le monde. Non-violents, dignes, les défenseurs de l’eau s’opposent à la répression brutale du régime Trump. Depuis des mois, ils subissent des violences policières, sont visés avec des balles en caoutchouc, balayés par des canons à eau, attaqués par des chiens. Les Etats du Nord et du Sud Dakota ont édicté de nouvelles lois autorisant des véhicules à charger sur les défenseurs de l’eau, ou encore l’incarcération de tout individu arrêté durant une manifestation. Ces lois, comme l’a rappelé Nataani Means, violent les droits humains les plus élémentaires.
La tournée européenne et le séjour à Genève des défenseurs de l’eau leur a permis de porter leur combat au niveau international. Les représentants des manifestants de Standing Rock ont du reste exprimé leur reconnaissance au CETIM pour son aide.
Le 20 juin 2017, un juge fédéral américain a rendu un jugement établissant le fait que l’administration Trump a court-circuité l’étude d’impact environnemental et n’a pas respecté les droits des indigènes basés sur les Traités conclus entre les Etats-Unis et les Premières Nations. Pour les protecteurs de l’eau, ce jugement est un pas important dans la riposte pour protéger la Terre Mère.