CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME
45e session
Septembre 2020
Lors d’un précédent communiqué au cours de cette session du Conseil des droits de l’homme, le Rapporteur spécial sur les déchets toxiques, M. Tuncak, a fait des recommandations claires, basées sur la déficience manifeste de la réglementation nationale au Brésil des entreprises transnationales, demandant des enquêtes indépendantes dans le cadre des abus de pouvoir de la part de ces entités.
L’analyse de terrain effectuée par notre partenaire le Mouvement des personnes affectées par les barrages (MAB) montre l’absence de réponses appropriées de la part du gouvernement brésilien et de ses organes judiciaires pour lutter contre l’impunité des multinationales.
Pour rappel, le 25 janvier 2019, le barrage de Brumadinho s’est rompu. Propriété de l’entreprise VALE (avec siège en Suisse), ce barrage est situé dans l’Etat du Minas Gerais, au Brésil. Plus de 250 personnes sont mortes lors de cet incident, pour la plupart des employé.e.s de l’entreprise qui mangeaient dans le réfectoire, sans parler des dégâts matériaux. Cette catastrophe a également provoqué de graves conséquences sur l’environnement. La boue, pleine de résidus toxiques, a atteint le fleuve Sao Francisco (2e fleuve brésilien) dont dépendent 14 millions de personnes. Les tests ont révélé un taux alarmant de métal (fer et aluminium notamment) dans les eaux et les poissons, principale source de nourriture de la population locale.
En mars 2019, le CETIM et le MAB ont dénoncé ce crime auprès des mécanismes onusiens et réclamé l’accès à la justice pour les communautés et personnes affectées. Suite à cette dénonciation, le Rapporteur spécial sur les déchets toxiques s’est rendu au Brésil fin 2019. À cet égard, lire son communiqué en anglais ou portugais et le communiqué du CETIM.
En septembre 2020, lors de la 45e session du Conseil des droits de l’homme, Monsieur Tuncak a présenté son rapport sur sa visite au Brésil. Vous pouvez le lire ici en anglais.
Dans ce cadre, le CETIM a fait une déclaration orale à l’ONU pour relever que presque deux ans après la catastrophe, la multinationale VALE n’a toujours pas été tenue responsable pour le crime commis, tout en demandant au gouvernement brésilien la mise en œuvre des recommandations du Rapporteur spécial.
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