Chevron attaque les défenseurs de ses victimes aux USA et en Équateur. Le CETIM, UDAPT et FORUM NOBIS ont soumis un rapport au Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme. Ce dernier exhorte le gouvernement états-unien à agir.
Le CETIM, UDAPT, FORUM NOBIS ont préparé un rapport sur Chevron en 2015. Ils l’ont soumis au Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme. Ce rapport demandait au Rapporteur spécial d’interpeller les Etats-Unis et Chevron. Afin que cesse la criminalisation des personnes qui défendent les droits des communautés affectées par les activités de la STN en Équateur. A savoir les populations indigènes de l’Amazonie équatorienne.
Suite à cette interpellation, le Rapporteur spécial M. Michael Forst a demandé des comptes au gouvernement des Etats-Unis. Il constate la « partialité et autres irrégularités procédurales, y compris d’abus dans les procédures judiciaires intentées par Chevron Corporation devant les tribunaux fédéraux (ndlr états-unien). »
Le gouvernement des Etats-Unis a répondu que cette affaire « concernait une affaire contentieuse privée à laquelle le gouvernement américain n’est pas et n’avait pas à être parti. » Curieux raisonnement de la part d’un gouvernement qui est censé combattre les violations des droits humains face aux agissements de tiers, fussent-ils des compagnies transnationales.
Le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme déplore aujourd’hui la non-réponse du gouvernement états-uniens. Des questions spécifiques ont été adressées aux USA sur les agissements de cette compagnie. Le Rapporteur spécial revendique les affirmations contenues dans le rapport et confirme la légitimité de cette lutte.
Lire ici la réponse du gouvernement états-unien.
Rappel des faits:
Chevron est responsable de l’une des pires catastrophes pétrolières sur la planète. Pendant 26 ans, Chevron (alors Texaco) a extrait du pétrole dans l’Amazonie en Équateur et a pollué plus de 450 000 hectares d’une des régions les plus riches en biodiversité du monde, en détruisant le lieu de vie et les moyens de subsistance de ses habitants. Chevron a déversé intentionnellement, dans la forêt tropicale équatorienne, l’équivalent de 30 fois le pétrole déversé lors de la catastrophe d’Exxon Valdez. Plus de 60 milliards de litres d’eau chargée de déchets toxiques se sont répandus dans les rivières et ruisseaux, et 880 fosses ont été creusées pour y entreposer les déchets d’hydrocarbone.
Après 22 années de litiges, et malgré une condamnation de la justice équatorienne, l’impunité continue pour Chevron et les victimes de ses activités en Équateur attendent toujours justice et réparation. Chevron, quant à lui, nie toute responsabilité, et consacre d’énormes ressources et efforts pour contrecarrer le jugement, pour harceler les victimes et faire taire leurs défenseurs.